Pour bon nombre d’entre nous, la période de turbulences actuelle constitue un réveil brutal qui nous pousse à faire un examen approfondi de nos finances personnelles et de notre rapport à la consommation. Plus particulièrement, elle nous a incités à distinguer ce qui correspond à un désir (se procurer le dernier modèle de cellulaire) ou à un besoin essentiel (se nourrir et se loger).
Afin de sortir de cette crise sans trop y perdre de plumes, plusieurs ont réalisé qu’il fallait donner un sérieux coup de barre à leur gestion financière et se reprendre en main. Oui, mais par où commencer ? Voici un plan en quatre étapes.
Diagnostic, remèdes et traitement
De la même façon que vous prenez votre température pour vérifier si vous êtes malade, évaluer régulièrement votre ratio d’endettement est une saine habitude à adopter pour savoir comment se portent vos finances. Plusieurs sites internet permettent de faire rapidement le point sur la question, notamment celui de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada.
Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin et Associés, précise que ce ratio devrait être inférieur à 40 %. Au-delà de ça, vous jouez avec le feu, et de graves difficultés vous guettent ! C’est d’ailleurs la limite généralement adoptée par les institutions financières pour qu’elles acceptent de vous accorder un prêt ou une marge de crédit.
Deuxième mesure incontournable : faire votre budget. Véritable outil de diagnostic, celui-ci vous aidera non seulement à savoir à combien s’élèvent vos dépenses essentielles chaque mois, mais aussi (et surtout) où part le reste de votre argent.
Troisième étape : donner un grand coup de balai. La bonne nouvelle dans tout ça ? Il est beaucoup moins agréable de magasiner – et donc de dépenser – lorsque vous devez faire la file devant chaque boutique. Qui plus est, les institutions prêteuses sont désormais beaucoup plus réticentes à accorder du crédit aux consommateurs.
Une fois vos finances assainies, vous pouvez passer à la quatrième et dernière étape, c’est-à-dire commencer à vous bâtir une base solide. Pierre Fortin donne plusieurs exemples de bonnes façons d’utiliser les surplus que vous aurez dégagés, notamment en vous débarrassant de vos dettes les plus coûteuses – en particulier les soldes des cartes de crédit et les cartes de magasin à hauts taux d’intérêt – ou en vous constituant un fonds d’urgence. Le syndic autorisé en insolvabilité note d’ailleurs que bien des personnes ne se seraient pas retrouvées en situation aussi précaire si elles avaient pu compter sur une telle réserve.
Quoi qu’il en soit, si ce plan ne vous permet pas de vous sortir la tête de l’eau parce que votre niveau de revenus tarde à se rétablir ou que vous vous êtes trop endetté durant la crise, il vous faudra peut-être envisager des solutions plus radicales. Pierre Fortin estime que les prêts de consolidation de dettes pourraient être plus difficiles à obtenir dans les prochains mois, étant donné que les banques risquent de se montrer frileuses et de refuser d’endosser des dettes qui ne leur appartiennent pas. Par conséquent, la proposition de consommateur, la dernière solution avant la faillite, pourrait représenter votre meilleure option.
Source : Protégez-Vous du 21 août 2020